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La pensée de Fanon a eu une incidence notable sur nombre de mouvements révolutionnaires à travers le monde. Dans le présent chapitre, nous étudierons son influence sur deux mouvements de libération nationale, en l'occurrence basque et kurde (de Turquie). Nous envisagerons plus particulièrement la transnationalisation des répertoires de motifs et d'actions fanoniens. Nous nous appuierons sur deux enquêtes de sociologie qualitative réalisées dans chacune des zones géographiques auprès de militant.e.s et ex-militant.e.s clandestins. Nous montrerons en particulier comment, dans ces groupes, le référentiel marxiste a progressivement été remplacé par le paradigme fanonien des luttes de libération nationale et la promotion de ses répertoires d'action tels que l'usage de la violence politique. Afin de préciser ces transformations, nous envisagerons, dans un premier temps, les facteurs qui ont permis le dépassement des cadres théoriques du marxisme dans le « fanonisme ». Nous analyserons ensuite la façon dont les répertoires d'action théorisés par F. Fanon ont été appropriés sur les plans méso-et micro-sociaux, à partir notamment des vecteurs cognitifs et émotionnels de leur appropriation individuelle. Nous étudierons enfin le rôle de la référence à l'oeuvre de Fanon dans les transformations internes des organisations clandestines considérées sur le temps long.

Si les caractéristiques idéologiques et sociodémographiques qui expliquent l’activisme armé sont partagées par les militant.e.s et les non-militant.e.s, quels facteurs supplémentaires expliquent pourquoi certains membres d’un groupe ou d’un réseau prennent part à un activisme révolutionnaire à « haut risque » (McAdam, 1986; Sommier, 2008) ? On tend à considérer que la violence politique émerge au carrefour de changements d’environnement politique, de la répression étatique, de la concurrence entre mouvements sociaux et de l’existence de contre-mouvements (Bosi, 2012, p. 178). Au sein de cet environnement politique, certains événements trouvent une signification spécifique. Pour mettre en évidence la fonction de ces événements et facteurs spécifiques, dans les « trajectoires en radicalité » des militant.e.s de la gauche extra-parlementaire italienne des années 1960-1980, nous avons mené une enquête auprès de 33 personnes impliquées dans ces organisations (Brigades Rouges - BR, Prima Linea - PL, Lotta Continua - LC, Potere Operaio - PO, Autonomie ouvrière). À partir de leurs récits biographiques, nous souhaitons faire ressortir les facteurs favorisant (facilitating factors) et les facteurs précipitant (precipating factors) l’engagement illégal ou clandestin dans un contexte macrosocial de forte tension politique et de violence entre groupes extra-parlementaires ainsi que de la part de l’État contre l’extrême gauche. Pour les préciser, nous tentons d’identifier les interactions qui dessinent les « mécanismes » du passage à l’illégalité et à la lutte armée. Les reconstructions biographiques collectées permettent d’appréhender les milieux militants, les représentations et perceptions qu’ont les actrices et les acteurs de leur environnement et du monde social, leurs définitions des coûts et des avantages de la participation politique, leur socialisation politique ainsi que la dynamique de production et de maintien d’une identité collective.

The lack of GPS data limits the ability to reconstruct the actual routes taken by cyclists in urban areas. This article introduces an inference method based solely on trip durations and origin-destination pairs from bike-sharing system (BSS) users. Travel time distributions are modeled using log-normal mixture models, allowing us to identify the presence of distinct behaviors. The approach is applied to 3.8 million trips recorded in 2022 in the Toulouse metropolitan area, with observed durations compared against travel times estimated by OpenStreetMap (OSM). Results show that, for many station pairs, trip durations align closely with the fastest route suggested by OSM, reflecting a dominant and routine practice. In other cases, mixture models reveal more heterogeneous behaviors, including longer trips, detours, or intermediate stops. This approach highlights both the stability and diversity of cycling practices, providing a robust tool for usage analysis in data-limited contexts, and offering new insights into urban mobility dynamics without relying on spatially explicit data.

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